Repêchée in extremis en Ligue 2 suite à la rétrogradation financière des Girondins de Bordeaux, l’Espérance Sportive Troyes Aube Champagne (ESTAC) vit une intersaison complètement folle, marquée également par la mise à pied de son entraîneur David Guion à une semaine de la reprise du championnat ou une vente astronomique d’un joueur à 25 millions d’euros.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Reléguée sportivement en National 1 en mai dernier, l’Espérance sportive Troyes Aube Champagne (ESTAC) s’apprêtait à connaître le troisième échelon national, mais les déboires financiers des Girondins de Bordeaux, rétrogradés administrativement en Nationale 2, ont complètement changé la donne et permettent au club troyen, propriété de City Groupe, de rester en Ligue 2. Pour le plus grand bonheur de François Baroin, l’édile troyen, féru de ballon rond. « Je salue avec joie ce retournement de situation et ce maintien. Il appartient désormais aux joueurs et aux responsables de créer cette année avec humilité les conditions d’une saison sportive exaltante et séduisante pour les supporters », a-t-il expliqué sur X. Un sauvetage in extremis qui n’est pas sans rappeler celui de l’AS Nancy-Lorraine l’an dernier en National 1, après la relégation en Régional 3 de Sedan.
L’ESTAC avait préparé un « budget National » et un « budget de Ligue 2 » depuis un moment et ne se trouve pas totalement désorganisée du jour au lendemain. Le club a également connu une importante rentrée d’argent avec le transfert démesuré de l’ailier brésilien Savio, recruté pour 6,5 millions d’euros à l’été 2022 en provenance du PSV Eindhoven (Pays-Bas). Il n’a jamais porté les couleurs troyennes, mais reste sur une excellente saison en prêt à Gérone (Espagne), le trublion du dernier championnat espagnol qui s’est qualifié pour la prochaine Ligue des Champions. Ses prestations ont tapé dans l’œil de Manchester City qui a donc déboursé 25 millions d’euros fixes en plus de 15 millions d’euros de bonus éventuels.
Un joli pactole pour Antoine Sibierski, l’ex-joueur de Lens et désormais directeur sportif de l’ESTAC. « Il y a du travail, je le savais, mais ces dernières semaines ont été très intéressantes. J’ai pu rencontrer tout le monde au niveau du club, mais aussi les supporters, les collectivités, les partenaires et sponsors… J’ai assimilé tout ça et essayé de sensibiliser les gens à ma façon de voir les choses, à mon projet sportif et à la ligne directrice à appliquer, en adéquation avec le projet City Group. Je dois être garant de ce projet et de son développement mais également garde l’identité du club troyen, des valeurs des supporters de ce club-là, trouver un bon mix pour gagner des matchs », a-t-il expliqué pour nos confrères de Ma Ligue 2.
Le mercato troyen tâtonne d’autant plus pour le moment que l’entraîneur David Guion a été mis à pied à une semaine de la reprise de la Ligue 2 à cause de son bilan de l’an passé et son manque de leadership. L’été n’est pas fini dans l’Aube et il est toujours aussi agité…
Arnaud Demmerlé