Metz Handball ne peut pas rivaliser face à Brest sur le marché des transferts

Malgré un budget XXL, le Brest Bretagne Handball (7,7 millions d’euros) a connu une nouvelle saison blanche alors que Metz Handball (4,3 millions d’euros) réalisait un doublé historique Coupe de France – Championnat pour la troisième année de suite. Sans oublier une troisième participation de suite au Final Four de la Ligue des Champions. Alors que les deux clubs devraient à nouveau se bagarrer pour les trophées sur la scène nationale dans les prochains mois, ils ont misé sur des atouts aux antipodespour leur recrutement.

Priorité des priorités, Metz Handball souhaitait absolument conserver sa capitaine Chloé Valentini, sollicitée par le BBH, prêt à tripler son salaire. Le club de Thierry Weizman a consenti un important effort financier, lui a offert un contrat de trois ans et, surtout, un environnement propice à son épanouissement sur le plan sportif comme dans la vie de tous les jours avec son mari Arthur. Du côté des nouvelles arrivées, il a misé essentiellement sur de jeunes joueuses étrangères avec un fort potentiel : l’internationale suédoise de 21 ans Tyra Axnér ou la demi-centre hongroise de 23 ans Petra Vamos. Sans casser pour autant sa tirelire. Il faut y ajouter les Françaises Allison Pineau en fin de carrière et Laura Flippes, désireuse de rentrer au pays et de se rapprocher de sa famille en Alsace.

Un salaire à cinq chiffres

Bien décidé à reprendre l’ascendant sur l’échiquier national, Brest a décidé de sortir l’artillerie lourde sur le marché des transferts : l’ex-Messine Laura Kanor, l’internationale française de Nantes Oriane Ondono, l’avenir dans les cages des Bleues Floriane André, l’arrière droite norvégienne Kristina Novak, l’arrière gauche allemande Annika Lott ou encore la prometteuse et polyvalente Clarisse Mairot. Le club des frères Le Saint avait déjà réussi un gros coup en chipant Méline Nocandy à Paris 92, l’ex-Messine étant l’une des meilleures joueuses de la planète au poste de demi-centre. Mais ce n’est rien à côté de l’arrivée de la tsarine Anna Viakhireva, 29 ans, probablement la meilleure joueuse de la planète. L’arrière droite russe est capable de dynamiter n’importe quelle défense et son jeu, délié, est un régal pour les yeux.

Championne olympique 2016 avec la Russie, médaille d’argent en 2021 à Tokyo face aux Bleues, Anna Viakhireva évoluait depuis deux saisons en Norvège, à Vipers Kristiansand, avec qui elle avait remporté la Ligue des Champions 2023. Malgré encore un an de contrat, elle a répondu aux lucratives sirènes du BBH, qui a cassé sa tirelire pour la faire venir dans le Finistère. Celui-ci a déjà déboursé 170 000 euros pour racheter sa dernière année de contrat et lui offre un pont d’or avec un salaire à cinq chiffres ! Bien loin de ce que peut proposer Metz Handball qui n’entend pas dépenser l’argent qu’il n’a pas et peut compter sur la personnalité de son entraîneur Emmanuel Mayonnade avec qui les joueuses rêvent de collaborer.

Malgré tout, le club de Thierry Weizman n’a pas dit son dernier mot dans la course à « l’armement » avant cette saison et regarde avec attention l’état du marché. Il pourrait finir son recrutement du côté du Monténégro et de Podgorica Buducnost, proche du dépôt de bilan. Des joueuses de renom pourraient en effet se retrouver du jour au lendemain sans club. Une aubaine pour Metz Handball et un possible renfort à moindre coût.

Arnaud Demmerlé