Implantée à Muttersholtz (Bas-Rhin), l’entreprise Mathis excelle dans la conception, la fabrication et la construction de grands bâtiments en bois. Elle a décroché en 2021 un marché pour les JO.
Alors que les projecteurs sont braqués sur les athlètes qui s’apprêtent à briller aux Jeux Olympiques de Paris 2024, une autre histoire de succès émerge des coulisses : celle de l’entreprise alsacienne Mathis Construction Bois. Basée à Muttersholtz, cette société spécialisée dans la construction en bois et employant 200 personnes a décroché un contrat de grande envergure pour les Jeux.
L’entreprise, spécialisée dans la construction bois, a réalisé une prouesse technologique pour les Jeux olympiques de Paris : « nous avons été sélectionnés pour construire la piscine olympique, juste en face du stade de France, avec une technique, qui consomme très peu de matière et qui permet de couvrir une très grande surface – quasiment 100 m – sans aucun poteau. C’est quelque chose qui n’avait jamais été fait dans le monde. On est dans l’esprit des JO, il fallait donc quelque chose d’exceptionnel », déclare fièrement Franck Mathis, PDG.
Mathis Construction Bois est impliqué dans 6 à 7 projets (13 bâtiments) pour les JO depuis quatre ans. Parmi ceux-ci, on compte le siège du comité olympique, l’Adidas Arena, le Grand Palais Éphémère, une partie du village olympique et deux piscines d’entraînement à la Courneuve. Un engagement qui nécessite « de grandes exigences » en termes de qualité et de délais, mais qui constitue également un énorme atout pour l’image de l’entreprise.
Le projet phare de Mathis pour les Jeux Olympiques est sans aucun doute le centre aquatique de Saint-Denis. Il s’agit d’une structure comprenant des poutres en bois lamellé-collé d’une portée de 90 mètres (répartis en 3 sections de 30 mètres). Sa toiture, modelée en une forme ondulante évoquant une vague, nécessitera 2 700 mètres cubes de bois lamellé-collé, 3 500 mètres carrés d’ossatures bois et 363 tonnes de ferrures et de connexions. La conception de ce projet a requis 7 600 heures de travail, incluant la planification et les calculs nécessaires.
« Notre chiffre d’affaires et notre carnet de commandes sont en forte évolution. C’est lié aussi à la demande forte de constructions en matériaux durables que l’on pousse depuis maintenant plusieurs décennies. Nous avons profité de la visibilité et la crédibilité donnée par les Jeux. Nous avons décroché par exemple dans le Grand Est : le siège du Crédit Agricole, le nouveau siège du groupe Schmidt… », se réjouit le dirigeant de Mathis.
Au-delà de la fierté de participer à un événement aussi prestigieux, cette implication aux Jeux olympiques représente également des retombées économiques significatives pour Mathis Construction Bois. Avec un chiffre d’affaires gonflé de « 10 à 15 % par an sur la période des chantiers JO qui se sont étalés de 2018 à 2023 ».
Marine Dumeny